Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
Je reviens sur ce qui a été un moment assez extraordinaire pour le Libre. Lors du salon «Solutions Linux», fin janvier 2008, le Colonel Nicolas Géraud, adjoint au DSI de la Gendarmerie Nationale, est venu faire une conférence publique sur la migration progressive de tous les postes (70 000 au total) d'ici 2013 vers la distribution GNU/Linux Ubuntu.
Pour ceux qui ne comprennent pas que le Libre est le bon choix, je cite le Colonel Nicolas Géraud, interviewé par Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, ce jour-là :
[...] Ce qui nous intéresse dans les standards ouverts, c'est leur universalité. Ce qui a fait le succès d'internet, c'est son aspect universel. Quand on est acteur de la sécurité intérieure, on est confronté à une mosaïque de partenariats, dont des institutions mais aussi, demain, le citoyen. On est dans un monde hétérogène. Comment fait-on pour dialoguer dans un tel monde ? On utilise les standards ouverts !
standards ouverts = formats ouverts, comme ODF, fabriqué par OpenOffice,org et à la disposition de tous.
Voici maintenant tout l'interview que je conserve ainsi si jamais ce billet disparaissait du blog de Tristan Nitot :
Tristan Nitot : Colonel, qu'est-ce que vous venez d'annoncer à l'instant, en quelques mots ?
Colonel Nicolas Géraud : On vient d'annoncer le choix de Linux pour le poste de travail du gendarme. Ca concerne à terme 70 000 postes, soit la quasi-totalité de nos utilisateurs.
TN : Pourquoi avoir choisi Linux et les logiciels Libres ?
NG : En fait, il y a trois raisons :
1. L'utilisation de standards ouverts
2. Capacité de maîtrise et d'indépendance. On a fait le choix de maîtriser notre socle technique, pour avoir plus de souplesse et de réactivité par rapport aux évolutions de l'institution gendarmerie. En ce qui concerne l'indépendance, c'est le choix de ne pas être un client captif et fataliste, soumis aux solutions des prestataires, tant sur le plan financier que technique.
3. La maîtrise des coûts. Comme toutes les administrations, la gendarmerie a un budget qui n'est pas extensible, alors que les besoins des utilisateur ne cessent d'augmenter. Il nous appartient de trouver des solutions innovantes pour apporter des fonctionnalités à un coût inférieur. Aujourd'hui, quand un gendarme se connecte à son poste, il utilise 15 services communs, de l'OS du poste de travail aux passerelles d'interconnexion aux autres réseaux. Sur ces 15 services, 70% sont assurés par du logiciel Libre, ce qui économise le coût de 700 000 licenses (bureautique, inventaire de parc, annuaire, SSO, messagerie, reporting, sécurité, etc.)TN : Pourriez vous nous en dire plus sur le rapport entre les logiciels Libres et les standards ouverts, et pourquoi vous avez fait ce choix ?
NG : Pour pouvoir s'imposer sur le marché, les logiciels Libres sont en quelque sorte obligés de porter les standards ouverts. Ce qui nous intéresse dans les standards ouverts, c'est leur universalité. Ce qui a fait le succès d'Internet, c'est son aspect universel. Quand on est acteur de la sécurité intérieure, on est confronté à une mosaïque de partenariats, dont des institutions mais aussi, demain, le citoyen. On est dans un monde hétérogène. Comment fait-on pour dialoguer dans un tel monde ? On utilise les standards ouverts !
TN : Vous pouvez nous en dire plus sur les produits Mozilla et l'utilisation que vous en faites ?
NG : La gendarmerie a fait le choix de Firefox quand il était crédité de moins de 3% du marché. Il est clair qu'aujourd'hui la tendance du marché conforte nos choix. De la même manière, dans le domaine du client de messagerie, Thunderbird devient la référence au sein des administrations. On a intégré Firefox dans notre politique de sécurité, en développant ds extensions et aujourd'hui, les gendarmes ne peuvent naviguer à l'extérieur de notre intranet qu'avec Firefox.
Vous trouverez tous les liens utiles dans cette page de liens : Le Libre dans la société.
Derniers commentaires