Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
En feuilletant le forum de Tuxfamily, de lien en lien je suis tombée sur un entretien de Télérama (n° 3062) avec le président de la CNIL (Alex Türk), qui n'a rien d'un révolutionnaire ni d'un alarmiste et qui est favorable aux compromis avec notre mignonnette dictature plutôt qu'à la résistance opiniâtre.
Tout cela pour dire que les extraits que je copie ici ne sont pas les propos d'un extrémiste ni d'un militant.
Question : Quels sont les sujets qui vous préoccupent «mille fois plus qu'Edvige», comme vous dites ?
Réponse : Le plus grand danger, c'est le traçage des personnes. Par le téléphone portable, par la carte bancaire, par les pass de transport. Le traçage, aussi, par la vidéosurveillance, la géolocalisation des personnes et des biens, les systèmes biométriques... Voilà, de loin, l'actualité la plus préoccupante aujourd'hui pour la Cnil. Nous sommes en train de glisser, dans le silence, et probablement dans l'inconscience, vers un mode de civilisation numérique de plus en plus dangereux. Progressivement, les Français s'habituent à être géolocalisés, filmés par les caméras de surveillance, soumis à des systèmes biométriques [identification via les empreintes digitales ou l'iris de l'oeil, par exemple, NDLR].(...) Aujourd'hui, soit les Français ne sont pas conscients d'être tracés et ils continuent comme si de rien était, soit ils le savent et ils s'en fichent !
Et voici un deuxième extrait:
Question : Sur les réseaux sociaux type Facebook, on peut bloquer soi-même les accès à certaines photos ou informations personnelles. Mais on n'y pense pas toujours. Que faire ?
Réponse : Pour l'instant, presque rien ! Mais il va nous falloir convaincre les promoteurs de ces systèmes d'assurer à chacun le droit à l'oubli, c'est-à-dire de permettre aux utilisateurs de retirer des informations personnelles qui les concernent et qu'ils ne veulent plus voir en ligne. Mais actuellement, ce n'est pas possible.
Ce «droit à l'oubli» sera d'autant plus difficile à conquérir qu'une photo ou un texte qu'on veut voir retirés a peut-être essaimé sur la Toile. Difficile de retrouver tous les liens correspondants... Charles Baudelaire revendiquait deux droits fondamentaux : le droit de s'en aller et le droit de se contredire. Le droit de s'en aller, aujourd'hui, est malmené par la vidéosurveillance, la géolocalisation... et tous les traçages dans l'espace. Le droit de se contredire est bafoué par les informations et les images qui restent sur la Toile et qu'on ne peut pas faire disparaître : je dois quand même avoir le droit de dire blanc à 20 ans et de penser noir à 30 ! Il faudrait que les réseaux laissent la maîtrise de l'information aux utilisateurs. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Un dernier extrait :
Dans la nouvelle société numérique qui se prépare, ce combat pour nos libertés me paraît aussi essentiel que la lutte pour la protection de l'environnement. Ce sont deux batailles parallèles.
A l'horizon 2015, il sera même impossible de voir à l'oeil nu la technologie présente dans un objet : des nanoparticules, indécelables au microscope, pourront être éveillées à distance et pourront permettre de communiquer. Si un tel système se développe, un groupe d'individus, une entreprise ou un Etat, en répandant des particules sur un territoire quelconque, aura la capacité de voir ce qui se passe dans un autre pays, dans l'habitation de quelqu'un, etc. À distance, sans qu'il y ait la moindre possibilité de se défendre, de se justifier. C'est totalement inacceptable, bien sûr. Si nous ne sommes pas capables, aujourd'hui, de traiter les problèmes qui se posent déjà, imaginez un peu ce que cela va donner, après-demain, avec le développement des nanotechnologies !
Comme quoi il vaut mieux choisir une association comme Sud-Ouest.org pour ses emails que Gmail et Toile-Libre ou Tuxfamily pour héberger ses sites et ses photos d'art et Jabber comme protocole de messagerie instantanée avec un logiciel libre comme Pidgin ou Psi et un serveur Jabber comme celui d'APINC ou d'Ubuntu-fr.org. Voyez, par exemple :
Et si tout le monde allait chez des associations, les serveurs exploseraient ? Non, car avec tout l'argent des cotisations, il serait possible d'acheter plein de gros serveurs. De plus, ces associations refusent certains types de projets (commerciaux ou genre photos de famille).
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