Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
Après plus de 25 ans de fermentation lente, la réphorme de l’ortôgrafe est en passe de s’imposer enfin dans l’histoire de France, tout en faisant quelques bulles dans la presse et sur le web. Les écrivaillons du web, comme moi, étant concernés par cette réforme amusante, allons voir un peu sous la mousse.
Ce n’est pas une réforme bien bouleversante. Laissons de côté la disparition de certains double-l, pour nous intéresser à l’accent circonflexe.
Le Canard Enchaîné (10/02/2016) s’en est ému avec son humour habituel. C’est un journal qui reste tout en papier, grand amateur de la langue française et de trouvailles linguistiques inoubliables.
Un tout petit article (pour cette toute petite réforme) tourne autour du chapeau, le « flexe », comme disent les typographes. Que deviendrait Le Canard Enchaîné sans son chapeau ? Il serait déplacé sur l’œil du Canard ? Mais alors le
i
? Un point saurait-il remplacer un ^
?
Sans le flexe, conclut Le Canard Enchaîné par une image, c’est un nez rouge.
En fait, comme le rappelle Le Canard Enchaîné, la réformette vous donne une certaine liberté. Si vous aimez les flexes, vous pouvez les conserver. En revanche, si vous ne les aimez pas, la réforme vous impose d’en garder certains.
Ainsi, certains flexes demeurent et demandent un bon réflexe grammatical. Dans certains cas de conjugaison et pour les mots homonymes, le chapeau reste de mise. Faisons donc de la prose à flexe et à post-flexe :
Si vous êtes un conservateur de flexes, un flexe vous est dû, c’est sûr mais cela se fera lentement mais surement, sur de longues années.
Dupondt s’entraine devant le mur de la bâtisse mais pas question d’être coté en bourse car la côte rocheuse n’est pas sure et lui-même n’est pas mûr pour de telles aventures. C’est là que le bât blesse, et Dupondt se bat, alors que le bas du mur s’enfonce sous le poids de l’accent entrainant qui ne veut point disparaître.
Quitte à faire une réforme, pourquoi ne pas supprimer tous les flexes ? En quoi « role » et « drole » ne conviendraient pas ? Nous savons tous que ça se prononce comme « Môsieur, vous etes un drrôôle » — oui, il manque un accent
Tout le monde comprend que la cote d’un livre n’est pas nécessairement du Coté de chez Swann, (rien à voir avec la cote d’Adam) et qu’elle n’a rien à voir avec une cotte de maille (qui pourrait tout aussi bien s’écrire « cote » de maille). Et tout le monde ne prononce pas « côte » avec un o très fermé. Et enfin, comparez votre prononciation de « côte de bœuf » et de « côtelette d’agneau », par exemple.
Aucune langue n’est phonétique, à part l’Esperanto (et encore, ça peut se discuter). Ainsi, la cotte de maille se prononce comme la cote d’un livre ou la cote en bourse. Et tout le monde comprend que le cycliste ayant du mal à monter la cote (zut, une faute) n’a pas de prétention à monter sur le cours de la bourse.
Quant aux linguistes, ils n’ont pas besoin d’un ^
sur « êtes » pour savoir qu’autrefois, on écrivait « estes ». L’histoire de la langue française peut survivre sans les flexes, me semble-t-il.
Cette histoire de flexe me laisse perplexe. En particulier, je me demande, même après avoir lu Le Canard Enchaîné, pourquoi le Ô doit garder l’accent.
Dans toute cette histoire d’accents, ce qui est sûr, c’est que les chômeurs continuent à porter le chapeau pour la ruine de la France et que la majorité des gens veulent faire porter le chapeau aux réfugiés pour la ruine de l’Occident.
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