Jamendo plagie la SACEM

Jamendo est une plate-forme de téléchargement qui a l'avantage de faire connaître des artistes qui publient leur musique sous licence libre. Un exemple de licence libre est la Licence libre Creative Commons.

Il existe aussi Dogmazic qui fait la même chose sur son site. Dogmazic est en fait tout le contraire de Jamendo et il est difficile de ne pas critiquer Jamendo, surtout ces derniers temps.

La façade aguichante de Jamendo

D'emblée, le site de Jamendo est plus attrayant que celui de Dogmazic et il offre quelques sympathiques fonctions aux internautes qui veulent bien être membres du site.

En effet, si vous êtes connectés au site et sous GNU/Linux, Jamendo vous permet d'écouter avec votre lecteur multimédia par défaut et de télécharger directement au format OGG et en plus en Torrent, ce qui est une excellente chose. C'est bon pour la défense et l'illustration du P2P et du format Torrent.

Là où s'effrite la façade aguichante de Jamendo

Tout est beau mais pas tant que ça.

Les fourches caudines de Flash

Si votre navigateur est pourvu du plugin Flash, ah quelle lenteur ! Installez FlashBlock : Choix d'extensions pour Firefox.

Si vous n'avez pas de plugin Flash et si vous n'êtes pas membres du site et connectés lors de votre visite, vous ne pouvez pas écouter de musique. Pour les plugins, voyez Plugins pour Mozilla-Firefox (et SeaMonkey).

La visibilité des artistes

Les albums mis en avant dans Jamendo ne sont pas très variés et les artistes se plaignent que seuls ceux qui font du «Hit parade» sont vraiment visibles. En plus, il est parfois impossible de télécharger certains albums en Torrent.

Mais les artistes ne sont jamais contents, direz-vous. Et libre fan râle toujours. Alors fonçons dans le mou.

Jamendo plagie la SACEM

Merci à Gaspard, de l'association Oudeis, de m'avoir fait lire un fil de forum sur la dérive de Jamendo vers des sources de profits qui n'apporteront pas de bénéfice aux artistes.

Le lendemain de ma lecture, j'ai reçu la lettre d'information de Jamendo confirmant ainsi que Jamendo plagie la SACEM.

En effet, Jamedo offre à tout propriétaire d'un lieu public le droit de diffuser de la musique publiée sur la plateforme contre une somme d'argent qui varie selon la superficie du lieu — le minimum étant 100 m2. La SACEM fait la même chose.

Le mode de redistribution de la SACEM est très décrié car il tend à profiter aux gros artistes et aux grosses maisons de disque et de nombreux artistes refusent de s'inscrire à la SACEM. Ils choisissent de publier leur musique sous licence libre chez Dogmazic ou chez Jamendo, par exemple.

Chez Jamendo l'équipe de direction a décidé de vendre la diffusion de musique dans les lieux publics (de la boutique à la médiathèque). Vous imaginez bien qu'ils vont proposer un choix des albums les plus faciles à écouter ou des plus en vogue et les autres resteront dans l'ombre.

Vous trouvez que c'est bien que Jamendo défonce le monopole de la SACEM ? Ce serait bien si Jamendo ne suivait pas justement ce modèle. Nous n'avons pas besoin d'un plagiat de SACEM.

Les artistes qui ne sont pas dans le circuit bien huilé de l'industrie de la musique veulent une autre façon de publier et de vendre leurs œuvres. Ils ne veulent pas être vendus par une entreprise qui se fait des sous sur leur dos.

En plus, les artistes qui mettent leur musique sur Jamendo n'appartiennent pas à Jamendo puisqu'une licence libre libère l'œuvre de tout possession par une maison de disque ou autre organisation. Ces artistes sont libres de publier leur musique comme bon leur semble et même chez Vivendi en abandonnant alors toute leur liberté en passant sous un copyright traditionnel et en s'enfermant dans le contrat de Vivendi.

Voilà un affreux détournement des licences libres si Jamendo s'arroge le droit de revendre de la musique comme bon lui semble. Et c'est illégal dans le cas des licences Creative Commons qui contiennent la restriction NC (usage commercial interdit).

Lutter contre Jamendo

Il n'y a aucune raison de s'écraser devant Jamendo qui n'existe que par la musique publiée sur la plateforme.Il ne faut sans doute pas commencer par  boycotter Jamendo et voici quelques suggestions.

Refusez de payer Jamendo

À mon humble avis, il faut commencer par diffuser de la musique libre en faisant un pied de nez à Jamendo.

Refusez de payer Jamendo et diffusez de la musique libre à gogo dans des lieux publics, de la boulangerie à la médiathèque. Contactez directement les artistes que vous diffusez et payez-les directement selon vos possibilités.

Si vous écoutez la musique présente sur le site de Jamendo dans un lieu qui n'est pas public ou pour vous-mêmes, donnez de l'argent à vos artistes préférés sans passer par Jamendo.

Protestez sur le forum de Jamendo

Allez protester fermement sur le forum de Jamendo sans tomber dans le troll et invitez artistes, amis et associations à le faire.

Et si rien ne change ?

Et si tout cela ne sert à rien, les artistes n'auront plus qu'à retirer leur musique de Jamendo.

Commentaires

D'accord sur l'essentiel, même si quelques erreurs factuelles se sont glissées dans l'article (par exemple, les CGU de Jamendo font sauter la clause "nc" à son profit ; à l'inverse, les commerces ne peuvent diffuser de la musique libre sans souscrire à "l'offre" de Jamendo que si celle-ci n'est pas sous clause "nc").

Jamendo agit depuis trop longtemps en toute impunité, en se faisant passer pour une plate-forme de musique libre, alors qu'il s'agit d'une société anonyme qui n'a pour but que de faire une concurrence sauvage à la SACEM et aux éditeurs traditionnels.
C'est pourquoi nous avons lancé une pétition en ligne déjà signée aussi bien par des artistes issus du libre que par des adhérents à la SACEM : http://jamendouille.free.fr/petition/

Bonjour,

Merci pour ces renseignements mais je n'ai pas compris cette phrase: "les CGU de Jamendo font sauter la clause "nc" à son profit" De quelle manière?

Et je le redis; je ne suis pas du tout sûre de la signification de la clause NC pour les commerces. Pour moi, en lisant la clause en anglais, une boulangerie passant de la musique libre NC ne tire pas un profit commercial de cette musique puisqu'elle n'en vend pas et ne fait pas une soirée dansing ou autre.

Èvidemment une discothèque ne pourrait pas diffuser de la musique CC-NC sans l'accord de l'artiste.

Vous croyez que les commerçants ont le temps de trier parmi les albums ceux dont la diffusion est autorisée dans un commerce et ceux dont la diffusion est interdite par l'artiste ?
Laissez Jamendo faire le boulot à notre place s'il vous plait. Merci. Un commerçant.

Et je le redis; je ne suis pas du tout sûre de la signification de la clause NC pour les commerces. Pour moi, en lisant la clause en anglais, une boulangerie passant de la musique libre NC ne tire pas un profit commercial de cette musique puisqu'elle n'en vend pas et ne fait pas une soirée dansing ou autre.