L'après-midi de la Saint-Patrick à Sumène (an 2007)

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Le Rieutord n'était pas teinté de vert et seul Ernest, brasseur de son état, portait un peu de vert vif (à la gloire du Brésil, non de la verte Irlande) en cette après-midi ensoleillée où un jury devait choisir la «plus belle étiquette» pour une nouvelle bière, La Suménoise.

Anita, mère d'Ernest et membre de Libres-Ailé(e)s, nous avait invités à participer au concours de dessin organisé par la Brasserie des Cévennes, sise à Sumène.

L'étiquette d'animage (Annie Demoutiez, illustratrice, membre de Libres-Ailé(e)s), a été classée deuxième. Elle était réussie dans son style alliant les Cévennes à l'art celte avec beaucoup de dynamisme. L'étiquette classée 3e était très amusante et irait très bien comme affiche publicitaire. Un berger, un soupçon éméché divague dans la prairie, une cannette à la main qui mousse-moutonne comme une brebis. Le titre en haut, «La sumémoise», est complété par la description, «élevée dans les Cévennes». L'étiquette qui a remporté le prix à son auteur (carton de bière entre autres récompenses) était du style romantique des années 1975-1980, en forme d'écusson, avec un profil de femme levant une chope de bière couleur d'étain de la forme de la tour de Sumène, emblème du bourg. Reprise de la jolie typo qui figure sur le site de la Brasserie des Cévennes. Cette étiquette s'en va figurer au Musée de la bière.

Certains n'ont pas associé une femme à la Suménoise (nous avions pensé faire une silhouette célébrant la bière et la liberté). En effet, la Suménoise n'est qu'une manière elliptique de parler d'une bière nommée «Suménoise». Le féminin n'a rien à voir avec la femme mais avec la grammaire qui veut que «bière» soit du genre féminin.

Il nous a semblé comprendre que les dessins qui n'ont pas été classés serviraient d'étiquettes pour des bières spéciales. Le buffet était très bon et abondant et la bière, recette du père d'Ernest, pas très loin de la Guiness d'antan (celle d'aujourd'hui est mise en bouteille immédiatement), fut généreusement servie. Les personnes présentes ont pu voter après le jury et leur verdict, semble-t-il, a été similaire. Vous trouverez la composition du jury et le nom des élus présents et peut-être le nom des participants dans l'article du Midi-Libre. Nous ne connaissions que Diane, présidente du jury, employée à l'Espace Public Numérique à la Maison de l'Intercommunalité du Vigan.

Aucune présentation n'a été faite. Il me semble qu'il aurait été agréable de présenter chacune et chacun même si certains se connaissaient déjà, parfois seulement de vue. Je ne sais pas même pas le nom du gagnant ni celui du 3e (c'est un dessinateur semi-professionnel qui habite Avèze), deux personnes à qui J'ai pourtant parlé. Il est regrettable qu'une présentation des affiches par leurs auteurs n'ait pas été prévue. Les auteurs absents auraient pu être représentés par quelqu'un d'autre. Il aurait été instructif d'entendre les auteurs parler de leur travail. Il y avait pas mal de choses à dire sur l'affiche d'animage et avec la nôtre nous pouvions lancer quelques pistes.

Pratiquement tout le monde a passé beaucoup de temps à attendre, traînailler, tourner en rond, un peu comme dans Godot, sans savoir ni pour quoi ni pour qui, en bavardant avec qui voulait bien. Nous avons rencontré une personne qui connaît Linux mais ne l'utilise pas pour des raisons semi-professionnelles. Tout le monde avait l'air sympathique et pratiquement tout le monde nous est resté inconnu. Il nous a semblé comprendre que le message de cette après-midi est que les Cévennes sont riches de gens méconnus ou méprisés, qui ont de l'énergie et des idées et qu'il serait bon d'écouter et de soutenir. Message adressé aux élus pour que les Cévennes ne meurent pas tout à fait. Si ce message est entendu et mis en pratique, ce ne sera peut-être pas en vain que nous aurons attendu Godot à Sumène, l'après-midi de la Saint-Patrick. Sans attendre Godot, je m'en vais faire la présentation de notre Suménoise.

C'est sur Libres-Ailé(e)s que se trouvent les deux affiches : Concours de dessin pour la Brasserie des Cévennes (17 mars 2007).