Glo(u)ssaire III: Logiciels, fichiers

Le «Glo(u)ssaire cum Commentaires», glossaire agrémenté, continue avec cette troisième partie qui regroupe des explications portant sur les logiciels, les fichiers et les formats des fichiers. Un logiciel n'est qu'un paquet de fichiers mais tous les fichiers ne sont pas enfermés dans des logiciels et les logiciels produisent des fichiers, avec des formats différents. Les fichiers les plus familiers sont les documents variés que l'on côtoie tous les jours, texte, musique, images.

Logiciels

Applications, programmes, logiciels : à peu près équivalents. Le logiciel devient une application quand il est installé.

Logiciels privateurs = logiciels propriétaires. Le terme, qui est de Richard Stallman, veut dire que les logiciels propriétaires vous privent de liberté et c'est leur seul défaut, aussi excellents soient-ils techniquement.

OOo = OpenOffice.org, ensemble de modules pour la bureautique en un logiciel. Logiciel libre célèbre. Voyez Le Libre dans la société. Merci de respecter son nom qui est bien OpenOffice.org et rien de moins.

Éditeur de texte : logiciel qui lit et permet de rédiger ou de modifier des textes au format TXT (voir plus bas) ou dans d'autres formats de texte s'il est sophistiqué. Un bon éditeur de texte peut jongler avec plusieurs fichiers ouverts à la fois. Un très bon éditeur de texte vous permet d'enregistrer un texte sous divers formats (HTML, CSS, JS, PHP, etc. avec ou sans extension du tout).

Pour en savoir plus : Écrire en texte simple.

Traitement de texte : logiciel beaucoup plus complet qu'un éditeur de texte. En libre, OpenOffice.org Writer est la référence mais Abiword est bien aussi et plus léger.

Retouche d'images et de photos : la référence libre est The GIMP. Voyez Ouste GIMP!

Autres exemples de logiciels libres bien connus : Vers les logiciels libres.

Code-source : la programmation qui fabrique le logiciel, qui est à sa source. Les logiciels libres sont parfois appelés aussi «open-source» parce que le code-source est ouvert à tous et téléchargeable sur le site ou sur un miroir (autre site offrant le même fichier à télécharger). Chacun peut l'étudier, le critiquer, l'améliorer, le transformer, et le partager avec le reste du monde (copies illimitées).

Bug (bogue en français, bof) : défauts dans le code, dysfonctionnements. Aucun logiciel n'est parfait. C'est l'une des raisons pour laquelle de nouvelles versions des logiciels libres ne cessent d'apparaître : on corrige les Bug (on en profite aussi pour améliorer le logiciel).

Versions instables de logiciels : alpha et bêta ou CVS ou encore Nightly Build (version du jour, si l'on peut dire, ou tout juste sorti de la forge) : versions à l'état expérimental ou en cours d'essais = versions instables, déconseillées en général pour un usage courant. Tenez-vous en aux versions stables. Les versions «RC» (= Release Candidates) sont moins risquées car plus proches de ce que sera la version stable. Il vaut quand même toujours mieux patienter jusqu'à la version stable.

NB : Sous GNU/Linux, les versions dites «instables» (appelées «Sid») ou «Testing» (en cours de test) pour les distributions basées sur Debian sont rarement pleines de Bug. Le critère de stabilité étant draconien chez Debian, les versions dites «stables» sont souvent un peu anciennes mais impeccables pour des serveurs.

Faille de sécurité : bien plus grave que le Bug, met en cause la sécurité de l'ordinateur. La faille est un défaut qui peut, par exemple, permettre à des pirates de s'introduire sur une partie de votre disque dur et d'y faire des dégâts.

L'avantage du Libre est que les communautés de développeurs et d'utilisateurs attentifs à travers le monde trouvent et colmatent les failles très rapidement. D'où la nécessité de votre part de mettre à jour régulièrement votre distribution de GNU/Linux.

Au contraire, les logiciels de M$ (de Windows à OE) sont considérés comme des «passoires» et sont célèbres pour leurs multiples et incessantes failles de sécurité, colmatées de manière incompétente et tardive.

Logiciels propriétaires - logiciels libres

Vous achetez un logiciel propriétaire et vous n'en devenez pas propriétaire en l'achetant car vous n'achetez que sa licence d'utilisation qui est toujours restrictive  elle restreint votre liberté d'utiliser le logiciel et c'est pour cela que Richard Stallman appelle ces logiciels à licence propriétaires des «logiciels privateurs». Pour R. Stallman, voyez Glo(u)ssaire II - les systèmes (OS).

Vous ne pouvez pas les transformer (code-source inaccessible et tenu secret) ni les donner à des amis (copie illégale). Les jeter à la poubelle reste la solution de secours. Bref, à ne pas acheter quand il existe une alternative libre, à ne pas copier non plus (illégal). Voyez Piratage contre le Libre.

Vous ne devenez pas non plus le propriétaire d'un logiciel libre que vous téléchargez gratuitement ou que vous achetez mais vous pouvez le modifier, le copier, le vendre, le donner en toute légalité, à condition, en général, de mentionner l'auteur et vos modifications et d'inclure le code-source et la licence libre originelle. Lisez attentivement les licences des logiciels que vous utilisez, même s'il s'agit de licences libres (il y en a de toutes sortes).

«Profil» : logiciels Mozilla

On parle de «profil» pour tous les OS même s'il n'y a pas toujours de répertoire de ce nom.

— «Profiles» : dossier spécifique à Mozilla sous M$Windows. C'est le dossier qui contient un dossier qui contient un dossier qui contient un dossier avec un nom cryptique (sécurité) (ouf, on y est) qui contient vos paramètres, vos marque-pages, votre carnet d'adresses, vos boîtes à lettres, vos messages, etc., selon l'application. Il y a un dossier pour chaque application de Mozilla.

Sous M$Windows, le dossier «Profiles» est souvent dans Application data\Mozilla ou Application data\Thunderbird mais peut-être installé ailleurs (si vous avez une partition réservée pour vos documents, c'est là qu'il faut mettre les profils).

Sous Mac OSX, voyez Astuces pour Camino. Dans Mac OS9, c'était dans «Documents».

Sous GNU/Linux, pour SeaMonkey et Firefox, le profil est dans /home/compte_utilisateur/.mozilla/
Pour Thunderbird, c'est dans :

  • /home/compte_utilisateur/.thunderbird/
  • ou /home/compte_utilisateur/.mozilla-thunderbird

Le point devant le nom du répertoire désigne un répertoire qui est caché, donc invisible par défaut, pour éviter d'encombrer le navigateur de fichiers et pour vous éviter de le détruire par inadvertance.

Dans le profil de SeaMonkey, le dossier cryptique est de la forme xxxxx.slt (mélange de chiffres et lettres suivi par .slt).

Pour Firefox et Thunderbird, ce dossier cryptique est de la forme xxxxx.default (mélange de chiffres et de lettres suivi par l'expression «.default»).

Exemple sous GNU/Linux, où «tuxou» est le nom de l'utilisateur :

/home/tuxou/.mozilla/firefox/xxxx.default/

Fichiers : extensions et formats

Fichier : n'importe quel document, texte, image, vidéo, son, musique, enregistré dans un fichier sous un certain format. GNU/Linux a cette particularité de tout considérer comme fichier que ce soit un répertoire, un lecteur de DVD, une clé USB, etc. Les fichiers se trouvent sur un support physique (disque dur, CD, clé USB).

Dossiers et sous-dossiers (folder, subfolder en anglais) (vocabulaire M$Windows et leur fichiers forment une structure appelée «arborescence». C'est une manière de classement.

Dans GNU/Linux, on parle de «répertoires» et de «sous-répertoires» («directory» ou «dir», en anglais).

«Dossier» ou «répertoire» sont des mots parlants : on y met d'autres dossiers ou répertoires ou des fichiers.

Dans GNU/Linux, tout est fichier, simple fichier, répertoire, clé USB, etc.

Navigateur de fichiers : logiciel qui vous permet d'afficher et de parcourir l'arborescence des fichiers et des répertoires du disque dur ou d'une clé USB, etc. Exemple Nautilus — voir Récupérer un contenu en texte simple.

Format : manière d'organiser un document, selon son type. Il existe des formats différents selon les types de document (musique, image, texte) mais aussi selon les types de logiciels et aussi dans un même type de logiciel, comme les traitements de texte. Par exemple, le module le traitement de texte OpenOffice.org Writer peut lire et enregistrer un fichier dans différents formats, dont les formats fermés (=propriétaires) du monopole M$Office Word (formats DOC et DOCX).

Extension de fichier : se trouve en fin de nom d'un fichier. Par exemple, l'enregistrement d'un interview pourrait être entretien-samuel_johnson.ogg : .ogg est l'extension du fichier et nous indique la nature, le format de ce fichier. Ce peut-être un fichier audio ou vidéo dans le format ouvert OGG. Toujours un point avant le nom de l'extension et jamais après.

Voyez aussi GNU/Linux se fiche des extensions de fichier !

Dans M$Windows, les extensions courantes sont cachées par défaut, ce qui est idiot et dangereux. Vous devez les afficher. Rien de plus dangereux que de cliquer sur un fichier inconnu nommé «Jolie Musique!!!» (sans mention d'extension) qui risque de ne pas être de la musique mais un fichier au format EXE qui vous installe un virus ou un cheval de Troie.

— En audio et vidéo, on parle aussi de «Conteneur», qui englobe différents formats. Par exemple, OGG est un conteneur qui peut contenir Ogg Vorbis (audio) et Ogg Theora (vidéo).

Formats de fichier

L'extension correspond, en principe, au format de fichier.

Il y a des formats dits «ouverts» (dont le code est ouvert et accessible à tous et utilisables par tous), et des formats «fermés» (=propriétaires, code secret), en particulier pour l'audio et la vidéo mais aussi pour des documents textuels (comme ceux de M$Word).

Le nom du format s'écrit en majuscules, sans point devant. PNG, par exemple, est un format d'image ouvert.

Formats ouverts, disponibles pour tous.
Exemple : formats HTML et TXT sont lisibles dans tout éditeur de texte ou dans un navigateur web. Le format TXT est aussi lisible dans un traitement de texte.

Un document au format HTML peut être ouvert et lu dans un éditeur de texte, un peu sophistiqué de préférence, mais c'est alors la source du document, c'est-à-dire du texte semblable à celui de HTML et courriel, (message publicitaire fictif en très mauvais HTML, à ne pas imiter) que vous verrez et non son rendu sous forme de page web. Dans le navigateur, le document HTML ne peut être modifié alors que dans l'éditeur de texte, il peut l'être.

Les formats d'OOo (Open Document Format, norme ISO), ceux d'Abiword sont ouverts, évidemment. En passant, je vois qu'AbiWord propose, à côté du format TXT, de son format par défaut (abw) et de quelques autres, un format compressé : gzabw. Un fichier compressé est moins lourd.

— Format d'image ouvert : PNG, XCF (format de GIMP)

— Format audio ouvert : Ogg Vorbis

— Format vidéo ouvert : Ogg Theora, VidX, X264

Formats propriétaires documentés

Format PDF : Adobe est propriétaire du format PDF, lisible dans son lecteur Acrobat Reader mais donne un accès partiel aux sources de ce format.

Ainsi, il existe de nombreux lecteurs libres de fichiers PDF, comme Evince (sous Gnome et donc Ubuntu), Xpdf ou ePDF que l'on peut installer dans de nombreuses distributions de GNU/Linux.

Ainsi, OOo a pu créer une fonction d'exportation d'un document fait avec le traitement de texte ou le tableur ou le module de présentation ou de dessin vers le format PDF. Très pratique.

«Exporter» veut dire transformer le document en un document HTML ou PDF, dans un format qui n'est pas inclus dans les formats d'enregistrement de l'application utilisée.

Ainsi, OOo peut exporter un texte au format PDF, un dessin fait avec OOo Draw au format PNG, ou encore Inkscape peut exporter un dessin de format SVG au format PNG, alors qu'il enregistre naturellement un dessin au format SVG (dessin vectoriel).

«Enregistrer sous» veut dire que le document enregistré peut être modifié ensuite dans OOo ou un autre traitement de texte. Le document exporté, lui, peut être ouvert et lu dans une autre application, sauf exception. OOo peut ouvrir un fichier PDF si on a ajouté l'extension adéquate.

Formats fermés (verrouillés, codes secrets)

M$, Apple et bien d'autres logiciels propriétaires affectionnent les formats fermés. OOo a une fonction «enregistrer sous» format M$ (DOC, DOCX, etc.) mais si votre mise en page est complexe, le document lu ensuite sous M$office ne sera pas aussi parfait que l'original créé sous OOo. C'est la faute du format fermé auquel tout accès est interdit et non le fait de l'incompétence de la communauté OOo.

Solution : faites des documents avec une mise en page simple et rigoureuse et enregistrez-les sous un format M$ seulement juste avant de les partager avec des tenants de M$. Faites connaître OOo (et AbiWord) à vos collègues, connaissances ou amis. Vous leur rendrez service.

— Formats audio et vidéo : très nombreux et des logiciels propriétaires ont inventé chacun les leurs (par exemple RealPlayer, Windows Media Player, Quicktime d'Apple). Voyez aussi Chromium beurk dans Lubuntu Lucid Lynx.

Le sujet, vaste et complexe, inclut la question des codecs. Bien qu'il existe très peu de formats ouverts dans ces deux catégories, les autres logiciels propriétaires et les logiciels libres se débrouillent bien avec les formats fermés pour lire les fichiers audio et vidéo. Par exemple, VLC et Mplayer lisent tout ce qui existe.

VLC utilise ses propres codecs tandis qu'il faut rajouter à Mplayer un paquet de codecs propriétaires variés (w32codecs).

Pour en savoir plus sur les formats

Lisez Vivent les formats ouverts !

Plugins

Plugin en anglais ou «greffon» en français. En résumé : petits programmes ou petits modules qui servent à lire, écouter, voir un fichier inclus sur une page d'un site dans la fenêtre de votre navigateur Firefox. Le mot «plugin» désigne aussi une extension qui apporte une fonction dans un logiciel comme OOo ou The GIMP.

Ne confondez pas «extension de fichier» (voir plus haut) et «extension» (greffon) pour un logiciel.

Pour en savoir plus :

Pilotes / drivers

Pilotes (ou drivers, en anglais) : petits programmes qui font marcher le matériel, comme une carte graphique ou une imprimante pour un OS particulier.

Pour les OS, voyez Glo(u)ssaire II : Les systèmes (OS).

NB : ce n'est pas parce que vous avez un système propriétaire comme M$Windows ou comme Mac, que vous êtes assurés de faire fonctionner vos périphériques facilement. Votre matériel peut être incompatible avec la dernière version de M$Windows (achetez une autre imprimante, ça fait marcher le commerce). Tous les constructeurs ne s'occupe pas de faire des pilotes pour Mac OS X.

Il existe des pilotes libres et des pilotes propriétaires.

Pilotes libres

GNU/Linux fournit des tonnes de pilotes libres, par exemple pour de très nombreuses imprimantes et des pilotes libres pour des cartes graphiques comme celle du constructeur Nvidia.

Ce qui veut dire que vous branchez votre imprimante et elle marche. Dans un OS comme M$Windows, il faudra sûrement installer tout le bazar avec un CD fourni avec l'imprimante.

De nouveaux pilotes libres pour les CG Nvidia sont en cours, sous l'appellation nouveau. Nvidia ne donnant aucune information sur ses pilotes, la tâche est ardue.

Avec ATI, la situation est assez floue. AMD, qui a racheté ATI, est censé libérer les pilotes des cartes graphiques ATI. J'ai l'impression que l'on attend depuis très longtemps.

Pilotes propriétaires

Quelques constructeurs fournissent des pilotes propriétaires pour GNU/Linux. Par exemple, HP pour la majorité de ses imprimantes, Brother, Epson et Lexmark pour quelques-unes de leurs imprimantes, Nvidia pour ses cartes graphiques.

HP a le mérite de fournir un pilote complet qui vous permet de voir l'état des cartouches, par exemple.

Votre imprimante HP peut très bien marcher toute seule avec le pilote libre fourni par GNU/Linux mais le pilote propriétaire HP vous offre des fonctions bien pratiques et parfois aussi un pilote de meilleure qualité.