Apprendre l'esperanto avec Edmond Privat

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Edmond Privat a rédigé une méthode d'apprentissage de l'esperanto qui contient du vocabulaire, des textes, des questions et un précis de grammaire. Ce billet fait suite à l'article de présentation générale Apprendre l'esperanto sur GNU/Linux.

Télécharger et lire la méthode d'Edmond Privat

Cet ouvrage se trouve sur le web en version anglaise, sur Internet Archive, numérisé par Google Books. Cette version numérisée contient deux pages de titres, comme s'il s'agissait de deux éditions différentes :

  • Privat's Fifty Lessons: Conversational Esperanto, Londres, Stead, sans date
  • Esperanto in Fifty Lessons: a practical guide to a working knowledge and command of the new international language, Revell, 2e éd., 1908

Je pense que l'édition numérisée est celle publiée par l'éditeur Revell en 1908 et la première page de titre rappelle peut-être l'édition originale du livre.

Vous pouvez le télécharger au format DJVU qui se lit tout simplement avec Evince ou Xpdf, ou analogue, comme un fichier PDF. Evince se cache dans Ubuntu sous l'appellation «Visionneur de document». Donc clic droit sur le nom du fichier esperantoinfift00privgoog.djvu > clic sur «Ouvrir avec» et hop, clic sur «Visionneur de document».

Il est également au format texte simple TXT, ce qui permet de recopier facilement des passages et de le lire sur votre navigateur, comme Firefox, ou sur n'importe quel éditeur de texte, espèce très abondante sous GNU/Linux (Gedit, Leafpad, Mousepad, Geany, GVim, etc.)

Edmond Privat, pionnier de l'esperanto

Edmond Privat fait partie des pionniers de l'esperanto. Il a appris cette langue tout jeune et, selon l'article de Wikipédia (en), il a parcouru 600kms à pied depuis sa Suisse natale pour aller assister au 1er Congrès de l'esperanto qui eut lieu à Boulogne-sur-Mer en 1905. Il avait 16 ans et Zamenhof était là, ouvrant le congrès par son fameux discours.

C'est Privat qui organisa le second congrès, avec l'aide de copains du lycée, en 1906, à Genève. On croirait parler d'une Ubuntu-Party en 2009 Icon wink 1200 participants d’une trentaine de pays pour ce congrès, selon la page de SAT-Amikaro citée plus bas, contre 5000 parisiens pour l'Ubuntu-Party.

Edmond Privat, qui fut interprète à la SDN, délégué principal de Perse, n'a pas seulement milité pour l'esperanto mais aussi pour l'indépendance de la Pologne et de l'Inde. Concernant la Pologne, voici un extrait d'une page de SAT-Amikaro qui vaut le détour :

En 1915, alors âgé de 26 ans, Edmond Privat plaidait pour l’indépendance de la Pologne, entre autres dans le quotidien parisien Le Temps. L’ambassadeur de Russie, M. Isvolski, fit pression pour que ses articles soient censurés.

Edmond Privat fut convoqué au Quai d’Orsay où le chef de cabinet lui dit : «Nous avons reçu de Saint-Petersbourg un rapport vous concernant. Notre ambassadeur nous a prévenus que vous plaidez pour la reconstruction de la république de Pologne. Eh bien, c’est irréalisable. C’est une utopie et vous devriez laisser ce rêve et vous occuper de choses plus intéressantes. Notre ambassadeur a fait les louanges de votre personne, mais pas de vos opinions. Vous ferez une belle carrière, mais soyez plus réaliste et laissez les Polonais de côté. L’ambassadeur du tsar est prêt à s’intéresser à vous avec bienveillance, et nous aussi, si vous choisissez une voie plus profitable. Pensez un peu à votre propre succès, non point au rêve d’une Pologne à ressusciter.»

Edmond Privat tenta d’expliquer que cette guerre avait lieu sous la devise de la libération de nations enchaînées pour laquelle les soldats se battaient. Le diplomate répondit alors en souriant : «Eh bien, de telles phrases conviennent pour les discours officiels des chefs d’État, mais vous êtes trop intelligent pour prêter attention aux éloquences vides de sens et perdre votre temps. Pensez à votre carrière et soyez réaliste. Vous méritez aide et sympathie.» — «Privat et Clemenceau», http://www.esperanto-sat.info/article147.html, lu le 14/12/2009

La méthode d'Edmond Privat

J'ai commencé mon apprentissage de l'esperanto par le bouquin d'Edmond Privat qui a l'avantage de faire lire des textes et d'acquérir du vocabulaire de tous les jours.

Le reproche que je ferais à ce manuel est d'entasser les notions de grammaire au détriment de la clarté.

Les 45 petits mots, dits corrélatifs, ou «tabelvortoj», comme «kiu», «kiam», «kiel», «kie», «tiel», «kio», etc. sont assez difficiles à apprendre et parfois à comprendre. On risque de tout mélanger si on les ingurgite à la suite les uns des autres. C'est un peu ce que nous fait faire Privat.

En revanche les textes sont plaisants et on acquiert du vocabulaire rapidement.

Je reviendrai lire les 50 leçons d'Edmond Privat quand j'aurai fini d'étudier le livre d'Ivy Kellerman. Voyez Apprendre l'esperanto avec Ivy Kellerman.