GNU/Linux sur le vif (I): Ouverture avec Kaella

Si vous n'avez jamais ou très peu utilisé l'informatique et que vous avez besoin ou envie de vous y mettre, ne serait-ce que pour écrire à vos ami(e)s, filez vers GNU/Linux sans passer par M$Windows qui n'est pas du tout une étape obligée.

Avec GNU/Linux, vous risquez seulement d'apprécier votre ordinateur et même l'informatique Icon wink

GNU/Linux, vraiment ?

Lisez Le Choix de GNU/Linux (en préparation).

Pour commencer : GNU/Linux sur le vif (en CD Live)

Il serait imprudent pour les débutants de se lancer sans faire des essais et sans se familiariser avec GNU/Linux. C'est ce que vous offrent les CD Live qui permettent de voir si le matériel installé sur votre machine est reconnu par GNU/Linux (donc compatible) et voir GNU/Linux «en vrai». Aucun problème de matériel avec mon PC (1999), ni avec un PC plus récent, ni avec un portable récent.

Pour utiliser un CD-Live, votre ordinateur doit avoir au moins 128 Mo de mémoire RAM ; avec 64 Mo le CD-Live de Damn Small GNU/Linux, qui est très léger, va très bien.

Offrez-vous un CD-Live sur un site comme Ikarios (dans les 2 ou 3€ avec les frais de port). Pour Ubuntu, voyez .

Si vous êtes au haut-débit et si vous avez du temps, vous pouvez télécharger l'image (fichier .iso, plus de 600 Mo, comptez 4 à 6 heures en bas-débit, sauf pour Damn Small GNU/Linux, un tout petit CD Live de 50 Mo).

Choisissez la bonne version selon votre ordinateur.

  • Pour PC : i86, i486, i386, selon les distributions
  • Pour Mac : PPC (c'est rare en CD-Live mais Ubuntu existe en version PPC).

Après le téléchargement de l'image .iso

Il faut graver l'image sur un CD-R (= inscriptible une seule fois). Il ne s'agit pas de graver une copie de cette image mais de graver le fichier .iso de telle sorte qu'il se transforme en une série de répertoires et de fichiers sur votre CD-R qui deviendra en plus amorçable (ou bootable).

Pour simplifier, vous pouvez imaginer un fichier ISO comme une sorte de fichier compressé ZIP. Tel quel il est inutilisable. Décompressé, il devient une série de dossiers et de fichiers.

Vérifiez bien que le logiciel de gravure de CD a bien cette option et qu'il prend en compte les fichiers ISO. J'ai raté ainsi la gravure parce que le logiciel avait bien une option «graver une image», mais n'affichait pas ISO dans la liste des extensions. Je n'en ai pas tenu compte et la gravure a échoué. Le CD-R s'est retrouvé avec le fichier .iso simplement reproduit.

L'erreur la plus fréquente est la suivante : penser que »gravure de données» est la bonne option. Non ; vous allez simplement reproduire le fichier .iso que vous avez téléchargé. Au bout de deux erreurs de ce genre, mieux vaut commander son CD Live Icon wink

Un CD Live amorçable, pour le dire naïvement, acquiert une indépendance. Il fait démarrer et tourner un système (ici GNU/Linux) tout seul sans l'aide du disque dur.

Il n'a besoin d'aucun OS installé. Vous pouvez l'utiliser sur un disque dur vierge ou sans aucune partition ni données, aussi bien que sous n'importe quel Windows ou n'importe quelle distribution de GNU/Linux.

Un excellent CD-Rom Live de GNU/Linux est Knoppix-Linux-Azur (Kaella) (seulement pour PC et tout en français). Knoppix-Linux-Azur donnne le sigle KLA qui est développé en «Kaella».

En attendant que j'obtienne la dernière version, je vous fais part de mon expérience avec la version spéciale de Kaella 1.3 qui avait choisi de fêter la sortie de Mozilla-Firefox 1.0 en l'intégrant au CD-Rom et en rajoutant les fichiers d'installation de Mozilla-Firefox pour Windows, GNU/Linux et Mac (versions françaises, comme il se doit) !

Kaella est une distribution basée sur GNU/Linux-Knoppix (Allemagne, basée sur Debian), agrémentée de variantes et hardiment francisée, ce qui devrait attirer les francophones. Les logiciels inclus sont aussi en français.

NB : la version 1.4 de Kaella a perdu en route Mozilla-Firefox mais a gagné la Suite Mozilla puis la version 2.0 a abandonné la Suite pour Firefox et Thunderbird. Il n'y a pas eu d'édition «historique» avec la toute dernière version de la Suite Mozilla 1.7.x.

Explorer le CD-Rom Live de Kaella

Que vous ayez M$Windows ou GNU/Linux actuellement, il suffit de mettre votre CD-Live Kaella dans le lecteur de CD. Sous M$Windows, il se lance tout seul et affiche une page .html avec une belle image de Mozilla-Firefox dans votre navigateur par défaut.

Lisez tout (ce n'est pas très long), suivez les liens présents sur le CD-Rom au moins. Vous trouverez de la documentation, en particulier: le Léa-book (sic) en version HTML (présenté en dossiers différents pour trouver rapidement l'information nécessaire), un fichier nommé «survielinux.html» et un autre nommé «archilinux.pdf». Vous pouvez enregistrer la documentation sur votre disque dur pour la lire à loisir.

Lancez-vous en Live !

Après votre tour d'horizon, fermez les fenêtres ouvertes lors de l'exploration du CD Live mais laissez le CD-Rom dans le lecteur.

Allumez vos haut-parleurs, branchez vos périphériques externes (lecteur de zip, clé USB, modem externe, imprimante), branchez les câbles (par exemple pour un réseau) pour que GNU/Linux les détecte.

Redémarrez l'ordinateur. Si votre système est paramétré pour prendre en compte d'abord le CD-Rom, vous verrez que ce n'est pas votre OS qui démarre mais Kaella.

En passant par le Bios

Si votre système ne prend pas en compte le CD-Rom avant le disque dur, votre OS démarrera comme d'habitude. Que faire ?
Allez dans le BIOS pour y changer l'ordre du Boot, c'est-à-dire pour choisir sur quel support démarre le système : le disque dur ? le CD-Rom, la disquette ? Rien de compliqué, même si les explications semblent interminables :
Donc, vous redémarrez depuis votre «Bureau».
Quand le système redémarre, et sans attendre que votre OS se charge pour arriver au «Bureau», maintenez enfoncée la combinaison de touches du clavier [Ctrl Alt Suppr] pour redémarrer l'ordinateur, et tenez-vous prêts.

Dès que vous voyez le premier écran, trouver une option SETUP suivie peut-être des lettres DEL ou d'une commande F1 (ou autre chiffre), ou du mot BOOT accompagné d'une commande F8 ou autre.
Si avez raté le premier écran qui vous permet d'entrer dans SETUP, redémarrez vite avec les touches[Ctrl Alt Suppr]
Appuyez sur la touche du clavier DEL qui est en français la touche Suppr (= Delete = DEL), ou sur la touche F1 ou F8 ou autre.

C'est là le BIOS. Il se présente sous la forme d'un écran rempli d'une liste verticale ou horizontale qui peut aller jusqu'à s'étaler sur deux colonnes. Cela peut être très différent si le constructeur de votre ordinateur a concocté un affichage du BIOS spécial. Le titre au bas de l'écran inclut le mot SETUP ou BIOS. Pas de souris, utilisez les touches de direction (les quatres touches avec des flèches), pour aller et venir dans la liste, et la touche [Entrée] pour valider.
Descendez avec la touche de direction jusqu'à «Advanced Bios Features».
Validez pour aller dans un nouvel écran qui affiche un autre liste.
Choisissez «Boot Sequence» et validez.
Vous trouverez par exemple la liste suivante :

  • First Boot Sequence: Floppy (= Disquette)
  • Second Boot Sequence: HDD (= DD)
  • Third Boot Sequence: CD-Rom

Cela veut dire que, s'il y a une disquette dans le lecteur de disquette, le système essaiera de démarrer à partir de la disquette. S'il n'y a pas de disquette, il démarrera à partir du HDD (= Disque Dur = DD, c'est dans le Glo(u)ssaire I - La machine).

Puisque vous voulez que le système démarre à partir du CD-Rom pour pouvoir utiliser Kaella, il faut donc changer l'ordre du démarrage et mettre ce support en meilleure position.

Il est conseillé de mettre la disquette en 1ere position, le CD-Rom en 2e et le DD en 3e position. Pourquoi ?

La disquette en 1ere position ne gênera personne. S'il n'y en a pas dans le lecteur, le système cherchera à démarrer sur le CD-Rom. S'il n'y en a pas ou que le CD n'est pas bootable, le système passera sur le DD.

Le CD-Rom en 1ere position peut être gênant. Vous pouvez avoir besoin d'une disquette bootable —tiens, pour effacer tout le DD ;-), ou pour démarrer le système. Le CD-Rom n'étant pas là, le système risque de bloquer : il faut alors redémarrer et retourner dans le le paramétrage du démarrage dans le Bios. Donc, cet ordre, de la disquette au DD en passant par le CD-Rom (du plus petit au plus grand), marche dans tous les cas.

  • Allez sur la ligne «Second Boot Sequence: HDD» et validez
  • Une petite fenêtre affiche une liste courte cette fois; avec les touches de direction choisissez «CD-Rom»
  • Un carré (ou autre) se déplace entre des crochets et doit être placé (à l'aide des touches de directions) en face de «CD-Rom», pour que le système démarre à partir du CD-Rom
  • Ou encore vous pouvez avoir à appuyer sur la barre d'espacement pour cocher la bonne case (ce qui affiche un astérisque *; cette action s'appelle
    « toggle»)
  • Validez pour que votre choix soit retenu.

Vous devriez avoir maintenant : Second Boot Sequence: CD-ROM.

Répétez l'opération pour le DD et la disquette pour placer la disquette en 1ere position et le DD en 3e position.

Vous devriez avoir maintenant la liste suivante dans la Boot Sequence :

  • First Boot Sequence: Floppy
  • Second Boot Sequence: CD-Rom
  • Third Boot Sequence: HDD
  • Validez.

De retour sur l'écran principal :

  • Trouvez l'option « Save Setup and Exit», (parfois en bas d'écran, parfois en haut d'écran, parfois ailleurs sur l'écran;  cela peut être une commande : [F10] ou autre).
  • Validez, puis tapez [Y] pour dire « Yes» à la question ... « save...?» et validez. Encore une fois, il peut y avoir des variantes si le constructeur a ajouté sa griffe.

Si jamais vous avez fait une bêtise, refusez d'enregistrer vos modifications en tapant [N] pour « No» au lieu de [Y] pour «Yes» et recommencez tout. Ne modifiez rien dans le BIOS sans savoir ce que vous faites.

Voilà, vous avez osé aller dans le BIOS et rien n'a explosé. Maintenant, le système redémarre, vérifie qu'il y a un CD-Rom bootable, démarre sur ce support et vous emporte sur la planète Kaella-GNU/Linux.

Kaella

Kaella est lancée (oui, on dit familièrement «la Kaella»). Que se passe-t-il ?

  • Un écran noir avec du texte en noir et blanc puis en couleurs. Essayez de lire ce qui s'affiche en couleurs. Vous verrez sans doute que votre carte son ou votre carte vidéo est reconnue et nommée.
  • Patientez jusqu'à l'apparition, en bas d'écran, du mot « Boot»;
  • Patientez de nouveau, tout se met en place
  • KDE, qui est un peu comme le bureau de Windows ou de Mac, s'affiche enfin après un rameau d'olivier
  • Une brève musique (ah tiens, votre carte son fonctionne donc sous GNU/Linux ?) vous annonce que tout va bien.
  • Vous retrouvez la page d'accueil de Kaella et si vous fermez le navigateur, vous vous retrouvez sur la plage à contempler la mer avec Tux.

Intermède : pourquoi un pingouin ?

Tux a disparu des versions récentes de Kaella et que le fond d'écran est moche. Mais revenons au bon vieux temps.

L'ancienne image de fond montrait bien que Kaella vient de la Méditerranée (Kaella is made in Nice).

Ah oui, la bestiole qui se prélasse sur une chaise longue, c'est bien sûr Tux, la mascotte de GNU/Linux, le pingouin farceur, façon Kaella. Vous voyez cette image en bas de cet article et vous pouvez l'agrandir. C'est une image d'archive car elle n'est plus. Ce fond d'écran et le logo de Kaella ont changé en mai 2005.
Voici le logo aux archives, par un auteur inconnu : logo Kaella

Le fond d'écran se trouve en bas de l'article et vous pouvez cliquer dessus pour l'agrandir et le télécharger.

La rumeur veut que l'inventeur de GNU/Linux, Linus Torvald, ait été mordu par un pingouin. Mordu certes mais peut-être pas au sens littéral. Linus Torvald aime bien les pingouins le ventre arrondi par un bon repas de poissons (dixit).

Revenons sur le bureau de Kaella

Vous voyez qu'il y a des icônes et, en bas de l'écran, une barre de tâches avec des icônes. Vous ne risquez rien à tout ouvrir d'un clic. L'icône K tout à gauche en bas fait surgir d'un clic une liste impressionnante de logiciels tous là, à votre disposition, la plupart rangés dans différents dossiers que vous pouvez explorez à loisir.

KDE n'est qu'un des environnements de bureau disponibles sous GNU/Linux. Il est pratique pour les débutants car tout peut être fait graphiquement, avec des clics de souris.

Cependant, nul besoin d'atteindre le niveau «expert» pour apprécier d'autres environnements plus dépouillés, tels que IceWM ou Fluxbox qui sont appelés des gestionnaires de fenêtres (= «window managers»). Il est possible pour un débutant d'utiliser IceWM puis d'adopter Fluxbox, sans traumatisme. C'est une manière d'apprendre GNU/Linux beaucoup plus rapide.

À partir de KDE, vous devez pouvoir accéder à un environnement différent. Cherchez dans la liste (clic sur l'icône marquée K) quelque chose comme «Gestionnaires de fenêtre / de bureau». Sinon vous devrez l'indiquer au Boot quand vous redémarrerez la prochaine fois. Voyez les options fournies au moment du Boot, avant de valider. Fluxbox n'est pas inclus dans Kaella mais vous pouvez essayer IceWM, même s'il n'est pas très soigné dans Kaella.

Prenez le temps d'essayer des logiciels, d'écoutez un CD audio... (euh, si vous avez deux lecteurs) puis redescendez sur terre.

Fermez votre session KDE et sortez de GNU/Linux

Cela se fait très simplement :

  • Bas d'écran, clic sur l'icône K > «Quitter...»
    Boîte de dialogue: choisissez par exemple"Redémarrez" pour finalement retourner sur l'OS installé.
  • Patientez, suivez les instructions concernant le CD-Rom et le lecteur de CD. Tout vous est indiqué sur l'écran.
  • L'écran devient noir puis le sytème redémarre.

Charger un nouveau noyau

Vous pouvez faire un nouvel essai avec Kaella en chargeant le noyau 2.6, version plus récente de Linux que le noyau par défaut, 2.4. Ce qui permet de vérifier que tout fonctionne avec ce noyau tout neuf.

Il suffit de taper le mot Linux26 à la suite du mot Boot et de valider (touche [Entrée]). Si rien ne marchait, vous redémarreriez et vous valideriez après le mot Boot. C'est assez peu probable, du reste.

NB : À partir de Kaella 2 plus besoin de choisir le noyau, le plus récent démarre par défaut.

Et maintenant… Pourquoi ne pas essayer la petite Damn Small Linux (DSL) ? Lisez GNU/Linux sur le vif (II) avec Damn Small Linux.