Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
L'article de l'APRIL, intitulé "Rapport Attali : le développement du Logiciel Libre est stratégique pour la croissance française" vous donne un résumé bien clair d'un rapport qui donne un coup de pied dans les préjugés nationaux en affirmant que le Libre, c'est bon pour la France.
Je résume le point positif et le point négatif du rapport et je vous inflige mes commentaires
Le libre est incontournable et montre sa vigueur en termes économiques — lisez les détails dans l'article de l'APRIL si cela vous paraît farfelu.
Le rapport souligne que le Libre est majoritairement européen. Je dirais que comparé à M$, c'est sûr.
En revanche dans le monde du Libre, l'origine nationale n'a aucune importance puisque les groupes de gens qui se rassemblent autour d'un logiciel libre, programmeurs (= développeurs), testeurs, traducteurs, fans et utilisateurs et qui forment ce qu'on appelle des «communautés» (non, pas du communitarisme ni des sectes) sont de toutes origines nationales.
Enfin, il fallait bien faire cocoricco. Voici des exemples pour mêler nos cocoriccos aux God Save the Queen et à leurs variantes à travers le vaste monde.
OpenOffice.org, suite bureautique libre adoptée ou en cours d'adoption par la gendarmerie et l'administration françaises, est dérivé de StarOffice, logiciel propriétaire d'origine allemande et racheté, en 1999, par Sun Microsystem, entreprise informatique américaine qui soutient le libre, en particulier financièrement et qui a libéré le code fermé de StarOffice pour permettre le développement d'OpenOffice.org.
OpenOffice.org est maintenant développé par une communauté formée des équipes de différents pays. L'équipe du côté francophone est dirigée par Sophie Gautier. Elle-même et certains de ses acolytes publient de très bon livres sur OOo .
Diriez-vous d'OpenOffice.org qu'il est européen, américain, français ? Cela a-t-il un sens ?
GNU-Linux est encore un bon exemple avec ses deux «pères» qui sont souvent en désaccord, l'un finlandais (Linux Torvald), l'autre américain (Richard Stallman) et ses dizaines de distributions (variantes) qui voguent à travers le monde. Même Mandriva, une distribution GNU/Linux d'origine française qui n'existerait pas sans le finlandais et l'américain sus-cités, a des côtés brésiliens et s'en va maintenant en Russie, d'après ce que j'ai pu lire.
L'Assemblée nationale a choisi Ubuntu, distribution de Linux d'origine sud-africaine, mais elle a recours à deux sociétés de services en logiciels libres (SSLL), qui elles sont françaises, pour assurer l'installation, l'aide et le suivi.
Enfin, le logiciel libre le plus célèbre, Mozilla-Firefox, est californien (libéré de Netscape) et il est utilisé dans le monde entier, avec un record en Finlande et en Slovénie (45% environ des part de visites sur le web en décembre 2007).
Toutes ces distinctions nationales sont donc absurdes et sans intérêt dans le monde du Libre.
Il reste cette réalité que le rapport rappelle indirectement : quand des Français achètent un ordinateur avec M$windows dedans, ou achètent la suite bureautique de M$ (PackOffice, je crois), seulement 10% de cet argent reste en France.
Sans parler de la position de monopole que M$ a conquise de manière tout à fait illégale et qui va à l'encontre de toutes les lois sur la concurrence (voir les procès et amendes).
Décidément, la commission Attali ne comprend rien au danger des brevets sur les logiciels et pensent au contraire que mettre un brevet sur un logiciel lui garantit sa réussite.
L'APRIL déplore cette ignorance de la réalité des brevets qui condamnent le développement des logiciels libres et qui sont d'ailleurs incompatibles avec au moins une des libertés que donnent les logiciels libres, celle de modifier le code source pour l'améliorer et en faire bénéficier les autres.
Citation de Benoît Sibaud, Président de l'April, tirée de l'article cité plus haut.
Nicolas Sarkozy était le seul [candidat à la la présidence de la République française] à ne pas soutenir le logiciel libre. Maintenant qu'il est le chef de l'État, ce rapport qu'il a lui-même commandé lui permettra sûrement de mieux comprendre l'importance du Logiciel Libre pour la compétitivité française, et son potentiel comme outil de politique publique.
Comme cela se dit sur les forums : «Aarrfff». Entendez bien : esclaffons-nous et ne nous faisons aucune illusion.
Raison de plus pour aller vite signer la pétition Non au format Microsoft Office comme norme européenne !
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