Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
L’association à vocation éducation populaire, Framasoft, fait du bon boulot depuis qu’elle a décidé de nettoyer devant sa porte en quittant tous les services de Google qu’elle utilisait pour ses sites web ou pour son quotidien (liste de diffusion, par exemple).
Ayant fait place nette, Framasoft a lancé sa campagne pour « dégoogliser » le web et l’internet et tout un lot de services basés sur des logiciels libres et dénués d’espionnage, pour remplacer les services livrés gratuitement par les GAFAMs.
L’idée était de donner le bon exemple et d’encourager les internautes à essayer des services libres équivalents à ceux des GAFAM&Co. L’idée était aussi d’encourager des gens un peu audacieux ou calés en informatique à mettre en ligne des services libres ouvert au public et ainsi, de permettre une large décentralisation.
La campagne initiale de « Dégooglisation » s’est donc poursuivie par l’essaimage des services par l’entremise de CHATONS, collectif anti-GAFAM : « Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ».
Framasoft a fait du bon boulot, ce qui ne m’empêche pas de grogner (tout est troll) contre les noms que ces gens inventent. Framasoft, c’est ni très beau même si ça veut dire Français-Mathématique-soft ni très clair.
Les noms des louables services offerts à tous par Framasoft commencent par Frama, comme ça, tout le monde sait que tel service est fait par Framasoft, ce qui peut donner confiance. Si on n’aime pas le mot « Frama », tant pis, bien sûr. Mais de mon point de vue, le pire est ce qui suit « Frama ».
Ainsi, les services FramaDrive, FramaDrop, etc. Bien sûr, on voit le pourquoi de tels noms. Tout de suite, l’internaute est séduit et rassuré : Ouais, t’en fais pas, c’est GoogleDrive, je reconnais.
(heu, en fait, il semble que FramaDrive remplace Dropbox).
Ma réaction, c’est plutôt, Beurk ça s’appelle comme les infâmes GoogleDrive et Microsoft OneDrive
même si je sais, en me pinçant pour y croire, que ce n’est précisément pas les infâmes Google Drive ou DropBox. Et en fait, les noms sont très différents, à part un ou deux.
Trouver de bons noms pour ces très nombreux services libres et gratuits est une lourde tâche évidemment et pendant ce temps-là, beaucoup de temps est perdu à ne pas mettre ces services en ligne.
Mais pourquoi rester bloqué sur des noms moches ? Parce que c’est ainsi : une soirée bien arrosée a débouché sur le grotesque nom de site (et nom de domaine) Romaine lubrique (pour parler du « domaine publique » …,) et que Framasoft en est resté là. Mais aussi parce qu’il faudrait changer tous les noms de domaines des nombreux services (framadrive.org, etc.) et tout le reste derrière dans les coulisses.
Pour apprendre à utiliser les services libres des CHATONS : docs.framasoft.org
La chose amusante du nom C.H.A.T.O.N.S est d’avoir réussi à trouver autant d’initiales qui veulent dire quelque chose. En effet, cet acronyme veut dire « Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ».
« Libre » plutôt que « ouvert » serait mieux mais voilà, Framasoft tenait à son « chatons ».
Pourtant, le mot anglais “Kitten” ne désigne pas nécessairement un chaton, tout comme le mot “Puppy” n’est pas toujours un chiot. La distribution “Puppy Linux” s’appelle ainsi car son développeur initial, Barry Kauler, aime bien les chiens de petite taille, genre roquet car il les trouve très amusants, avec leur légère vantardise, leur audace et leur pugnacité. Tiens, Milou est un “Puppy”.
Sur le Net, les chats ont la cote depuis quelques années et on les appelle “Kittens”. C’est un terme affectueux ou assez ironique, selon qu’on les adore ou qu’on se gausse d’eux. Il y a même une langue de chats du Net dans laquelle d’amples pages de la Bible ont été traduites. Et même si ce livre est par endroit truffé de chatons (autour de la naissance de Moïse, par exemple), il s’agit surtout de gros chats adultes, voire de très vieux chats encore très gaillards (Abraham et Sarah, à la naissance d’Isaac). Les chatons ne restent pas longtemps des chatons dans la Bible, ou ils sont tués ou ils grandissent très vite. Isaac n’est plus un chaton lors de sa ligature (voyez le tableau de Caravage) ou si on le considère encore comme immature avant cette expérience effarante, sa ligature le délivre d’un coup de sa condition de chaton.
Je pense qu’au lieu de faire un calque “Kitten“ = « chaton », une adaptation pour le français serait plus amusante et plus originale. « Chatons » me paraît un peu gnagnan pour un collectif d’« Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires », même s’il est tout jeune.
Bien sûr, je ne propose pas comme alternative « Patachouz », qui est simplement le surnom que je donne personnellement au collectif. Pas du tout pour me moquer de ce projet très respectables.
Pour une autre traduction et d’autres réflexions sur le grave sujet des “Kittens”, voyez
Chatons, patachons … eh oui, si vous lisez Framablog, vous avez remarqué qu’il manque un féminin. J’ai adopté « Patachou ». Ce qui nous donne « les patachons et les patachous ». Quoique je verrais bien « patachonz et patachouz » ou plutôt les femmes d’abord « Patachouz et Patachonz ». Voilà pour aujourd’hui. La féminisation de la langue française est une tâche ardue et sera peut-être l’objet d’un billet.
Une suite, là-bas : Dégooglons un bon coup et Viva la Libertad !
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