Mozilla, GNU/Linux, le Libre (et les femmes ?)
Un épisode de Pepper&Carrot m’a donné envie d’en faire une variante (« La Leçon de Pepper »), ce qui m’a fait replonger dans le monde infernal des GAFAM. C’est aussi le travail au long cours de Framasoft et des Patachouz qui m’a incité à reparler des affreux GAFAM auxquels, du reste, nous sommes confrontés tous les jours (ouhouh ! je vous vois aussi, les affreux, embusqués sur le web, grâce à uMatrix !).
Les GAFAM sont les entreprises gigantesques qui offrent une multitude de services gratuits ou payants à la multitude des internautes. Il n’est que temps de reprendre le contrôle de vos données et de votre vie privée pour votre bien à vous et pour ne pas livrer à ces ogres insatiables les gens qui se tiennent hors GAFAM&Co.
L’acronyme GAFAM désigne spécifiquement Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft mais recouvre en fait d’autres entreprises comme Twitter, Yahoo, Github, Sourceforge … Voyez Zone libre, no GAFAMYAGS. Vous pouvez ajouter les CDN, EdgecastCDN, CloudFlare (sous ses airs de défenseur de la liberté d’expression), BootstrapCDN / MaxCDN … même si les 5 Gros Tas dominent nettement le marché.
Les innombrables services gratuits ou payants fournis par Google, Apple, Facebook, Amazon (du Cloud), Microsoft (du Cloud, du mail …), Github, etc., constituent une centralisation néfaste dont il est urgent de se délivrer.
La centralisation des services que la majorité des gens utilisent au quotidien est énorme. Tout est dans les mains de quelques entreprises gigantesques aux profits gigantesques. Voici un graphique qui vous montre l’évolution de ces Gros Tas qui ont évincé ExxonMobil et Total :
[Alphabet = Google - UBC : banque chinoise - “MarketCAP” = Capitalisation boursière = La capitalisation boursière est le prix qu'il faudrait payer s'il était possible de racheter toutes les actions d'une société à leur cours de marché actuel.
Source du graphique (sans titre) : Framablog.]
Il est remarquable que Google soit aussi riche en ne vendant pratiquement rien de concret et en offrant tant de services gratuits à des millions de gens, à l’inverse d’Apple qui vend des ordinateurs (MacTrucs et iTroucs) avec son système et qui n’offre pratiquement rien de gratuit.
Il est encore plus remarquable que Google, comme Facebook qui est tout gratuit pour vous (plus d’un milliard et demi de comptes actifs), soit plus riche qu’un « roi du pétrole » comme ExxonMobil ou Total (= grands gaziers qui exploitent aussi le gaz de schiste, cherchez sur Sinistre gaz de schiste).
Les GAFAM&Co concentrent toujours plus de services. Facebook peut se vanter de son milliard et demi d’utilisateurs actifs.
Google a racheté Youtube, Facebook a racheté WhatsApp, M$ a racheté Skype (qui est une abomination en soi, propriété de M$ ou non).
Une telle centralisation est néfaste et malfaisante :
Quand, pour de très nombreuses personnes, le web (voire l’internet) se réduit essentiellement à Facebook, les gens n’apprennent pas à faire un site web et deviennent trop fainéants pour en faire un, ne savent même plus faire leur chemin à travers un site web (ouh, là, y a pas qu’une page ?), et ne savent plus écrire. Benjamin Bayart était vraiment optimiste lorsqu’il disait que l’internet avait appris aux gens à écrire. Facebook a appris aux gens à cliquer et à dérouler une page « infinite scroll ». Même les moines du Moyen-Âge, habitués aux rouleaux de parchemin se déroulant jusqu’à terre, mettraient le holà s’ils voyaient une « page » Facebook [référence aux moines copistes qui se seraient opposés à l’imprimerie, selon le mythe courant, comme l’industrie du divertissement réprime la copie privée parce qu’elle ne vend plus ses CD et DVD de radins.]
Pour une bonne et amusante description d’un lecteur de Facebook, voyez 10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi … > « Facebook est plus fort que ma volonté ».
Les innombrables services de Google sont embusqués dans la majorité des sites web. Ils apportent un service payant ou gratuit à ceux qui fournissent tel site web et ils espionnent ainsi, sans leur consentement, les visiteurs de ces pages.
Même si vous n’êtes pas connectés, ni inscrits à Facebook, certains boutons Facebook sont actifs simplement par leur présence sur une page web d’un site dont le webmestre a installé ces boutons. Ils vous pistent dans votre navigation.
Apple et MsWindows vous espionnent depuis vos ordinateurs de bureau et de poche et ont en plus la main sur vos données en ligne, à travers les services qu’ils offrent (Cloud, agenda, mail, toutes les Apps …). Pour Windows, voyez GNU/Linux au lieu de Windows 10 (8, 7, Vista, XP).
Google fait de même avec son Android.
Les « Apps » d’Apple, Microsoft ou Google sont simplement des programmes d’espionnage sans scrupule des utilisateurs et de capture de leurs données.
Google est probablement la pieuvre la plus grosse avec son Android, tous ses services très variés et tous ses projets en cours (Google car, ADN …). Ce qui ne veut pas dire que les autres GAFAM&Co sont moins dangereux et malfaisants.
Les GAFAM&Co sont au-dessus des lois des pays démocratiques et se moquent bien de la Commission Européenne ou des CNILs européennes ou de la CNIL française, malgré quelques gros titres qui apparaissent un instant dans les médias.
Un exemple pris dans les conditions d’utilisation de Facebook est révélateur du délit permanent et sans scrupule, commis par ces sociétés :
Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos […], vous nous accordez une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale, pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation à Facebook [via son service de messagerie instantanée, par ex., et WhatsApp]
Depuis au moins 2006 (loi DADVSI, Hadopi, pour ne parler que de la France), le droit d’auteur a pris une ampleur inégalée, mais Facebook se moque évidemment de toute légalité. Il vous vole votre droit d’auteur, ce qu’aucune pauvre Coloquinte ne fait (qui copie un fichier pour son usage privé, sans prétendre devenir l’auteur de l’œuvre copiée ni l’exploiter à son propre profit).
Même si vous choisissez une licence libre pour vos photos, vous n’abandonnez pas tous vos droits, selon la licence choisie (CC-By, par exemple). Selon le droit français, vous restez de toutes façons l’auteur de votre œuvre et personne n’a le droit de vous déposséder de ce droit. Même si vous avez choisi une licence domaine public (CC-0, par exemple), le droit français retient votre nom d’auteur, que ce soit votre nom réel ou n’importe quel pseudo.
Facebook vole ainsi votre droit d’auteur en instaurant son droit de propriété sur votre œuvre. L’entreprise viole ainsi la licence libre que vous avez choisie ou le droit d’auteur conventionnel en cours dans votre pays. La Convention de Berne, c’est du fifrelin pour Facebook.
Dans ses filets d’acier, Facebook détient plus d’un milliard et demi d’utilisateurs actifs, sans compter les gens qui ont abandonné leur compte mais dont les données sont évidemment conservées par Facebook et qui sont toujours espionnés par FB à travers le web.
Facebook, c’est le « Livre des visages », et non pas, comme aiment à plaisanter les francophones, « fesse de bouc », ce qui serait simplement grotesque.
FB est un gigantesque répertoire de portraits (photos et profils [données qui dressent de vous et de votre entourage un portrait physique et psychologique]).
L’espionnage et la récolte de données, sur sa plateforme et à travers presque tout le web, fait de FB « la plus grande agence de renseignement du monde », selon un type sérieux (un peu de patience — je vais retrouver dans mes archives son nom et sa pile de titres et fonctions). FB possède une formidable Base de Données pour la Reconnaissance Faciale. Facebook, c’est la BDRF (nouveau sigle ), enjeu essentiel de la surveillance généralisée que nous font subir les services de renseignements, pour une sécurité qui n’est vraiment pas à la hauteur de la surveillance.
Facebook et Google peuvent probablement déjà vous reconnaître de dos, c’est en tous cas l’ambition de Google. Inutile de cacher votre visage et de montrer vos fesses ; vos fesses sont votre nouveau visage avec la reconnaissance faciale intégrale.
Je vous renvoie à cet article paru sur Libres-Ailé(e)s : Rappel : les entreprises qui collaborent avec la NSA.
Yahoo (ouhouhou) — mais Edward Snowden pense que Google et M$ font la même chose.
Si vous utilisez les services des GAFAM, vous pouvez rétorquer que c’est votre affaire et que cela vous regarde. Si cela n’avait aucune autre conséquence que sur vos propres données et votre vie privée, ce serait effectivement votre affaire … privée.
Mais en utilisant les services des GAFAM, vous trahissez les rares personnes qui n’ont pas de compte GMail ou Facebook, qui ne confient aucun document à GoogleDrive, DropBox, Microsoft OneDrive, n’utilisent pas Windows et n’ont ni smartie (Android) ni iTRouc (Apple).
Voici quelques exemples de trahison, vous pourrez en trouver bien d’autres.
J’envoie un message sur un formulaire d’un site que j’apprécie, à son auteur — j’ai vérifié que le site n’utilise pas GMail — et voilà que le type me répond depuis son compte Gmail (mon mail est passé de l’adresse de son site à son adresse GMail). Mon adresse mail est maintenant enregistrée chez Google. Si je réponds, mon mail est chez Google qui commence à engranger les mots-clés me concernant (sujets de conversation, vocabulaire, etc. mais aussi mon fournisseur de service mail, mon adresse IP, donc ma région de résidence) et l’url de mon site-web (mis en signature de mon email) et d’autres URL que j’aurais incluses dans mon mail.
Certains (bons) services mail masquent votre IP. Vous pouvez chiffrer vos messages, c’est efficace, à condition que ce soit vous qui déteniez la clé privée, pas Google, que vous ayez un correspondant qui accepte de se faire une paire de clés et de chiffrer ses messages et enfin que vous et votre correspondant soyez assez compétents pour mettre en place et utiliser le chiffrement sans faire de bêtises.
Une copine a Windows 10 et ne veut pas passer à GNU/Linux. Un jour, elle a essayé de me téléphoner depuis son ordinateur. Elle a peut-être mis mon nom, mon n° de téléphone, ainsi que mon adresse dans Cortana ou dans Skype. Pour Cortana, voyez GNU/Linux au lieu de Windows 10 (8, 7, Vista, XP).
Des amis ont un iTrouc : ils font des photos de moi, ils me téléphonent, ils m’envoient des mails …
Et je me pose bien des questions sur la destination des données personnelles des adhérents. Vont-elles atterrir chez DropBox, chez M$, chez Google ? Voyez Liberté et confidentialité : Lettre ouverte aux associations (sur Libres-Ailé(e)s).
La pauvre petite est bien partie dans la vie, grâce à son papa.
Encore bébé et déjà sur Facebook, sans avoir son mot à dire ! Quelle réputation va se faire cette petite, avec un papa aussi bête et laid ?!
Quand un site de service public fait des requêtes vers des services fournis par les GAFAM, il vend ses usagers aux GAFAM et livre leur données privées à ces ogres. Parfois même, ce service public peut vous pister à travers le web, grâce aux GAFAM. Voyez Pôle Emploi et les GAFAM&Co.
Quelques exemples de trahison des utilisateurs dont les données sont récupérées sur des CDN :
Explications :
Même si vous utilisez un petit programme en ligne de commande comme Wget, avec l’option --no-cookies
, votre IP est enregistrée.
Votre IP contient le nom de votre FAI, votre région de résidence (plus ou moins précise) et, si votre IP est fixe (ce qui a des avantages), c’est encore plus facile de vous suivre sur le web et par vos emails (l’enveloppe d’un courriel contient, par défaut, l’IP de l’ordinateur d’où est envoyé le message).
Si un service public garde ses documents (donc en partie vos données) sur un CDN, la confidentialité des données est une coquille vide. Vos données personnelles risquent d’appartenir au fournisseur du CDN (Amazon, MaxCDN, etc.). Elles dépendent en tous cas de la volonté de ces entreprises qui n’ont aucun compte à vous rendre.
… … …
On peut toujours rêver. Facebook, en s’appelant autrement, aurait pu offrir un service très intéressant, un gigantesque annuaire des entreprises, minuscules, petites ou grandes, et des associations du monde entier. Pour un Euro (et équivalent) et bien moins selon les niveaux de vie des pays du monde entier, elles auraient pu afficher leur vitrine en une seule page, toutes de la même taille et avec le même style, et avec un lien vers le site web de l’entreprise ou de l’association. Il n’y aurait eu aucune publicité et aucun espionnage (aucun Frame et iFrame, aucun script tiers). Il me semble que cela aurait été un service très utile.
Au lieu de “Facebook”, ce serait « Vitrine » en Esperanto : “Montrofenestro” (MF) (pour éviter l’anglais “ShowWindow” avec une confusion possible avec M$) — “Montrofenestro” se prononce comme ça s’écrit, (avec un petit accent tonique sur l’avant-dernière syllabe [donc, sur ce mot composé, un petit accent sur “Mon” et un plus gros sur “nes”, ça chante presque comme en italien]. MF se prononce MoFo (comme la Mozilla Foundation pour les intimes).
Pas la peine de rêver, continuez plutôt à vous instruire …
Pour commencer :
Pour aller plus loin :
En trois mots inséparables :
Utilisez Firefox bien paramétré avec quelques modules (uBlock Origin, uMatrix, NoScript, Self-Destructing Cookies). Voyez la catégorie Firefox sur Liberté GNU/Linux.
Et bien sûr, quittez les GAFAM. Utilisez GNU/Linux et des services alternatifs, décentralisés et respectueux de votre vie privée.
Allez voir les détails là-bas : Menaces contre le Libre et les libertés — Les GAFAM&Co.
Les détails et des liens sont là-bas : Menaces contre le Libre et les libertés — Les GAFAM&Co.
Bonnes recherches et bonnes découvertes et ne perdez pas courage :
[je n’aime pas bien le titre de mon article … mais plus d’inspiration à présent]
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